Le tour du monde des vulnérables
Une odyssée en 10 épisodes
pour changer de regard sur la vulnérabilité
- EPISODE 9 -
LES ENTREPRISES VULNÉRABLES
Bienvenue à bord du Tour du Monde des Vulnérables.
À chaque épisode, une navigation en 3 temps
pour changer de regard sur la vulnérabilité.
Durée de l'épisode : 7 min
L'explication
pour poser les bases
Le témoignage
pour s'inspirer
l'expérience
pour passer à l’action
Rejoignezla communauté vulnerable !
Au Japon, certains artisans utilisent des feuilles d’or pour réparer les objets brisés. Cela s’appelle le kintsugi. Et grâce à cette technique, les objets abîmés deviennent encore plus précieux que les objets les plus lisses…
Dans ce nouvel épisode, on se demande comment les plus vulnérables peuvent transformer nos entreprises.
L’introduction du jour ? Une petite séance de running !
Après un court échauffement, vous vous élancez. D’abord à petites foulées, puis votre rythme cardiaque s’accélère, le rouge vous monte aux joues. Enhardi, vous allongez la foulée, poussez plus avant. Et là, patatras… c’est la crampe.
Toute proportion gardée, on considère parfois les crampes de la même manière qu’on regarde la vulnérabilité. On y voit un mécanisme inutile qui limite nos rêves de vitesse, de succès et de grandeur.
Bref : qui limite nos rêves de performances.
C’est bien évidemment tout le contraire. La crampe n’empêche pas la performance – elle la garantit à long terme. Elle survient pour empêcher la blessure. Comme la vulnérabilité, elle est la garante d’une performance durable.
Et c’est aussi vrai en entreprise !
MÉTRO, BOULOT, VULNÉRABILITÉ
Rappel étymologique : le mot « travail » vient du latin tripalium qui était… un instrument de torture (aïe !).
« Et sinon comment ça va au boulot ? «
Le monde du travail, une torture ? Même si c’est évidemment une exagération, il reste certain que les méthodes actuelles, fondées sur une recherche parfois aveugle de performance uniquement financière, produisent de plus en plus d’effets négatifs.
Les indicateurs de bien-être, de fidélisation, d’absentéisme, d’accident du travail… ne cessent de se dégrader. La preuve en quelques chiffres :
- 🙋 Absentéisme : 4,55 % en 2018, 5,11 % en 2021, 5,64 % en 2023
- ⚖️ Équilibre vie pro/vie perso : 68 % des salariés étaient satisfaits en 2019, contre 53 % en 2023
- 🏃♂️ Taux d’engagement : 40 % des salariés se déclaraient fortement engagés en 2019, contre 30 % en 2023
Selon le baromètre VULNERABLE/IFOP, 24 % des Français auraient déjà connu un burn out à titre personnel, et 48 % d’entre eux s’y sentent exposés.
Et pourtant, malgré ces chiffres, le monde du travail reste un univers où l’on trouve assez peu de soutien pour traverser ces moments de fragilité :
Le logiciel de la performance, sur lequel tournent nos entreprises, a une peur maladive du maillon faible : ce point de faiblesse qui, à lui seul, peut rompre la chaîne…
Sauf qu’en cherchant à se tenir à l’abri de toute vulnérabilité, il se prive d’une immense richesse. C’est ce que raconte Jean-François Dufresne. Cet entrepreneur a succès a suivi une voie toute tracée : grande école, carrière à vitesse grand V… Une voie toute tracée où, comme il le dit lui-même, “on se regarde beaucoup le nombril’”.
Jusqu’à ce que la naissance de son fils autiste l’aide à changer de regard.
Depuis, Jean-François Dufresne a créé l’association VETA, qui favorise l’inclusion des personnes autistes en entreprise. Et il prouve, année après année, que l’emploi des personnes en situation de handicap a bien un impact positif sur la performance.
Avec notamment :
- un chiffre d’affaires, un revenu net et une marge/personne plus élevés
- une amélioration globale du volume d’activité, du niveau de productivité
- une diminution de l’absentéisme.
Mais la présence de travailleurs en situation de handicap impacte aussi positivement la performance sociale et organisationnelle en contribuant à améliorer :
- 🔈la communication globale (en clarifiant par exemple des process pour mieux intégrer un collaborateur malentendant)
- 👯 la cohésion interne des équipes
- 💡 la capacité d’innovation (grâce à la juxtaposition des points de vue et des profils),
- 🎳 la réactivité face aux aléas
- 🥇 la qualité de la production
Du côté des collaborateurs “bien portants” ? L’intégration de ces profils favorise une culture d’empathie et de soutien mutuel, ce qui renforce l’esprit de collaboration et d’entraide.
UNE AUTRE VISION DE NOS ORGANISATIONS
Comme nos campagnes, nos organisations sont devenus de grandes adeptes de la monoculture.
Dans les champs, pour des questions de productivité, on préfère cultiver la même variété sur d’immenses surfaces. Et nos entreprises, elles aussi, préfèrent recruter des profils similaires : même culture, mêmes écoles, même niveau de performance…
Certes les organisations composées de ces individus sont souvent facilement pilotables et prévisibles. Mais, comme les monocultures, elles sont plus fragiles face au changement : il suffit qu’un ravageur débarque, et tout s’effondre…
ll est donc temps de réécrire les pratiques et récits de nos organisations. Notamment en préférant :
- plutôt que l’homogénéité => la singularité qui nourrit la réflexion et la capacité d’innovation
- plutôt que la haute-performance => la variance qui permet une gestion plus économe, plus efficace et plus respectueuse de la ressource humaine
- plutôt que la pilotabilité => la réactivité, plus propice à la gestion des temps de crises.
Dans les entreprises, la vulnérabilité permet de transformer les expériences personnelles en ressources collectives. Elle devient un catalyseur de nouveaux liens et d’innovations. Grâce à des dispositifs comme la pair-aidance, elle relie des fragilités très différentes (dépression, deuil, harcèlement ou isolement social…). En facilitant les comportements sociaux plus coopératifs, elle permet aussi de soulager le manager et d’expérimenter des modèles de management plus transverses.
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Non seulement les entreprises ouvertes à la vulnérabilité seront plus efficaces, mais elles seront aussi plus respectueuses de l’humain. Fort heureusement, celles-ci sont de plus en plus nombreuses, comme en atteste l’essor des entreprises à missions et/ou du label B-Corp – des modèles qui, malgré leurs différences, ont en commun de vouloir intégrer la performance extra-financière dans leurs modèles.
Que l’on parle d’énergie, de performance sportive ou bien économique ou sociale, il faut privilégier l’endurance plutôt que le sprint. En adoptant un mode de fonctionnement directement inspiré du vivant et de la vulnérabilité, les entreprises gagneront en plasticité et en adaptabilité, gage de performance durable, pour l’humain et la planète.
Car notre planète est elle aussi vulnérable – ainsi que nous le verrons dans le tout dernier épisode du Tour du Monde des Vulnérables.
JEAN-FranÇOIS DUFRESNE : L'ÉCOLE DE LA RUE
Ancien directeur général chez Andros, Jean-François Dufresne avait un parcours tout tracé : grande école, carrière à vitesse grand V… Il progressait sur une voie où, comme il le dit lui-même, “on se regarde beaucoup le nombril”. Puis l’arrivée de Luc, son fils autiste sévère, a bouleversé sa vie. Jean-François Dufresne nous explique comment.
Un entretien à découvrir sur la chaîne de podcasts VULNÉRABLE.
Vous préférez les podcasts ?
Le témoignage de Jean-François Dufresne est aussi disponible au format audio :
AFFICHONS LA VULNÉRABILITÉ EN ENTREPRISE
S’il y a bien un endroit où la vulnérabilité est encore plus cachée qu’ailleurs, c’est le monde professionnel. Et c’est plus que dommage, car la prise en compte de la vulnérabilité est un immense levier de bien-être au travail ET de performance.
Vous aussi, favorisez l’acceptation de la vulnérabilité en affichant le poster des 4 pouvoirs de la vulnérabilité dans votre lieu de travail !
Il est à télécharger juste ici.
"Faire le tour du monde, c’est faire le tour de soi-même."
Le Tour du Monde des Vulnérables est un parcours en 10 épisodes bâti autour d’une conviction forte : on a énormément à gagner à mieux accepter notre vulnérabilité.
Car celle-ci nous donne accès à quatre grands pouvoirs :
🔎 Mieux se connaître
🔗 Renforcer ses liens avec les autres
🎨 Développer sa créativité
🌍 S’engager pour le bien commun
Que vous suiviez ce parcours avec vos collègues en entreprise, à l’hôpital suite à une épreuve de vie, ou en simple curieux, ce parcours a pour but de vous sensibiliser à l’importance de mieux accepter notre vulnérabilité au quotidien.
Comme disent les marins : “faire le tour du monde, c’est le tour de soi-même”. Faites le Tour du Monde des Vulnérables, et changez de regard sur la vulnérabilité !
