Le tour du monde des vulnérables

Une odyssée en 10 épisodes

pour changer de regard sur la vulnérabilité

- EPISODE 5 -

LE PRINCIPE DE LA DYNAMO

Bienvenue à bord du Tour du Monde des Vulnérables.

À chaque épisode, une navigation en 3 temps
pour changer de regard sur la vulnérabilité.

Durée de l'épisode : 7 min

L'explication

pour poser les bases

Le témoignage

pour s'inspirer

l'expérience

pour passer à l’action

Rejoignez
la communauté vulnerable !

L'explication
Un récit pour poser les bases

“Rien ne se perd, tout se transforme”, disait Lavoisier. Peut-être, mais la question est aussi de savoir comment – ou plutôt « avec quoi ».  

Aujourd’hui, le Tour du Monde vous équipe d’une dynamo de la vulnérabilité !

Après vous avoir emmenés dans l’espace, l’épisode du jour revient sur Terre. Direction les collines boisées de Pennsylvanie.

On est au XIXème siècle. La nuit tombe, et de petites lumières s’allument un peu partout dans l’obscurité.

Cliquez pour faire apparaître les lumières de la nuit dans les forêts de Pennsylvanie. 

Mignonnes, ces lumières ? Ce qui l’est un peu moins, c’est leur origine : ces jolies flammèches brûlent de l’huile des baleines que l’on massacre à travers tous les océans.

Mais cette huile ne va pas faire long feu. Les jours de pluie, dans les forêts de Pennsyvlanie, le sol gonfle. Une étrange matière noirâtre et visqueuse affleure à la surface : du pétrole. À part de la vaseline aux vertus cicatrisantes, on ne sait pas trop quoi en faire.

Puis, un beau jour de 1859, le monde bascule. Une forme étrange émerge au-dessus de la cime des arbres : le colonel Edwin Drake vient de construire le premier derrick.

Auparavant, le pétrole était une ressource enfouie, inaccessible et inexploitée. Elle va devenir la nouvelle énergie qui va propulser le monde vers la modernité (et, malheureusement, vers le réchauffement climatique).

Et si, de nos jours, l’énergie enfouie, inaccessible et inexploitée dont a besoin le monde de demain, c’était la vulnérabilité ?

POUVOIR #4 : L’ÉNERGIE DE LA VULNÉRABILITÉ

Commençons par un retour à nos cours de collège. Vous vous rappelez peut-être qu’en physique, on en distingue trois types d’énergie :

Il y a donc trois types d’énergie :

  • 🚴‍♀️ l’énergie finale, qui fait se déplacer le vélo
  • 💨 l’énergie dérivée, liée au déplacement d’air généré par le le vélo
  • 🕳️ l’énergie fatale, générée par les frottements et résistances

 

Bien souvent, on considère la vulnérabilité comme génératrice de résistances. Pour l’éviter à tout prix, on préfère s’enfermer dans une zone de confort – quitte à limiter notre liberté. Et pourtant : cette résistance peut être convertie en énergie – à condition, bien sûr, d’être équipé du convertisseur adapté…

 

C’est ce qu’on appelle aussi le principe de la dynamo – et ça consister à convertir une énergie perdue.

UN POTENTIEL INEXPLOITÉ

Si la vulnérabilité est une énergie, mais pourquoi donc ne l’utilise-t-on pas ? Pourquoi, dans nos vies de tous les jours, préfère-t-on l’enfouir si profondément ?

Ce n’est pas vrai partout : il y a plein de métiers dont le principe consiste, très précisément, à identifier et gérer les failles et vulnérabilités.

Quelques exemples :

  • 👷‍♂️ BTP : s’assurer de la solidité d’un édifice
  • 💻 Cybersécurité : garantir la sécurité d’un système
  • 🌱 Agriculture : gérer le manque d’eau et les attaques de ravageurs

Dans les métiers techniques, identifier les failles se fait tout naturellement. Car ces failles concernent des objets (même s’il y a une responsabilité humaine derrière). En revanche, on a beaucoup plus de mal à évoquer la vulnérabilité dans les relations humaines :

  • 🧠 dire qu’un raisonnement est vulnérable : peut être perçu comme une remise en cause de l’intelligence
  • ❤️‍🩹 confier sa propre vulnérabilité : c’est se montrer fragile ou faible
  • 💼 dire qu’un projet est vulnérable : c’est imaginer qu’il est voué à l’échec
  • 🙏 commettre une erreur entre amis : c’est blesser, et ne pas être à la hauteur

Pourtant, que ce soit dans les sciences et techniques comme dans l’humain, la prise en compte de nos vulnérabilités est une condition indispensable à la soutenabilité de nos systèmes.

Dans sa célèbre théorie de la Donut Economy, Kate Raworth essaie d’imaginer à quoi ressemblerait un modèle de croissance qui prendrait en compte les problématiques de vulnérabilité – que ce soit dans l’excès ou bien dans le manque.  

Le donut de la soutenabilité, de Kate Raworth

Le principe ? Rechercher une croissance soutenable, plafonnée dans ses ambitions, mais garantissant aussi une prise en compte des vulnérabilités.

Et cela vaut aussi bien pour nos modèles d’affaires que pour notre épanouissement personnel. La bonne nouvelle, c’est que de plus en plus de projets avancent en ce sens :

  • Arthur Auboeuf crée Team For The Planet après un burn-out (il sera l’un de nos grands témoins)

  • Eva Sadoun crée Lita pour réinventer les règles de la finance (elle aussi l’une de nos témoins !)

  • Justine Hutteau crée une marque de cosmétiques bio après la détection d’une tumeur bénigne à la poitrine

  • Yann Bucaille fonde le Café Joyeux suite à des expériences de vulnérabilité familiale ainsi qu’à des rencontres avec des jeunes porteurs de trisomie 21

  • Olivier Goy crée l’association Les Invincibles après son diagnostic de la maladie de Charcot

Pour certains de ces profils, la prise de conscience d’une vulnérabilité, personnelle ou extérieure, a aussi pour effet de démultiplier l’énergie. C’est par exemple le cas d’Olivier Goy, notre grand témoin de la semaine, dont la maladie a diminué les capacités physiques mais démultiplié la capacité d’engagement avec son association Les Invincibles. 

Plus la maladie m'abîme, plus je suis invincible. »
— Olivier Goy

Dans l’épisode 1, on avait évoqué Yves Parlier, le marin résilient qui n’a pas abandonné le Vendée Globe malgré un mât cassé. 

La vulnérabilité, Yves l’a expérimentée de plusieurs manières : 

  • 🙋‍♂️ la sienne : quand il est allé au bout de lui-même pour finir son Tour du Monde. 
  • 🌊 celle de l’océan : qu’il a découvert de plus en plus pollué au fil de ses années en mer. 

Pour lutter contre la pollution des océans, Yves a lancé le projet Beyond The Sea qui développe des ailes géantes pour que les porte-containers avancent grâce à la force du vent.

Et la navigation à la voile est peut-être la plus belle métaphore de la capacité de la vulnérabilité à devenir une énergie qui nous propulse vers l’avant. S’en remettre au vent, c’est évidemment accepter une part de lâcher prise : on ne maîtrise pas le vent – de la même manière qu’on ne choisit pas toujours les épreuves de vulnérabilité.

Mais malgré tout, le vent est une énergie qui laisse une grande liberté de mouvement.

Car comme le dit l’actrice et autrice Isabelle Carré : 

Il est grand temps de passer d’un monde qui cherche la croissance infinie propulsée au carbone à un monde responsable mu par l’énergie vulnérable. 

Et si, pour avancer vers ce monde-là, il suffisait de hisser une voile ? Quand les évènements nous arrivent, quand le vent souffle, on ne peut pas lutter contre. On ne peut pas remonter contre le vent. Mais on peut avancer malgré tout. Et surtout, choisir notre cap. 

Il suffit pour ça d’une chose : hisser la voile de la vulnérabilité.

Le Témoignage
Un partage pour s'inspirer et ressentir

OLIVIER GOY : LA VIE INVINCIBLE

Entrepreneur à succès dans la fintech, père de 2 enfants, Olivier Goy avait une vie “réussie” – ou en tout cas “performante”. Jusqu’à ce jour de décembre 2020, où, séisme, on lui diagnostique la maladie de Charcot. Si la maladie amoindrit chaque jour davantage ses capacités physiques, elle a aussi décuplé ses forces vitales et son engagement.

Note : du fait de sa maladie, Olivier Goy ne peut plus parler. Il s’exprime désormais avec une voix de synthèse, reconstituant sa voix à partir de podcasts qu’il avait faits. Ses réponses sont pré-enregistrées.

Un entretien à découvrir sur la chaîne de podcasts VULNÉRABLE. 

Vous préférez les podcasts ?
Le témoignage de Gringe est aussi disponible au format audio :

L'ÉXPERIENCE
Un défi pour passer à l'action

LE GRADUATION SPEECH

Si la vulnérabilité est une énergie, il faut la diffuser au plus grand nombre ! Pour cela, nous proposons dans cet épisode un exercice de mise en situation : le graduation speech.

Késaco ? Dans les grandes universités américaines, pour les cérémonies de diplôme, des personnalités inspirantes sont invitées à venir partager leur vision du monde de demain. Il y a eu quelques exemples fameux : Alexandre Soljénitsyne à Harvard en 1978, Emmanuel Faber à HEC en 2016…

Et vous ? Si vous deviez convaincre vos proches, vos collègues, ou pourquoi pas de jeunes diplômés de changer de regard sur la vulnérabilité, que leur diriez-vous ?

Envoyez-nous vos messages sur Instagram (ou par mail) et nous republierons vos propositions.

On a hâte de vous lire !

"Faire le tour du monde, c’est faire le tour de soi-même."

Le Tour du Monde des Vulnérables est un parcours en 10 épisodes bâti autour d’une conviction forte : on a énormément à gagner à mieux accepter notre vulnérabilité. 

Car celle-ci nous donne accès à quatre grands pouvoirs : 

🔎 Mieux se connaître

🔗 Renforcer ses liens avec les autres

🎨 Développer sa créativité

🌍 S’engager pour le bien commun

Que vous suiviez ce parcours avec vos collègues en entreprise, à l’hôpital suite à une épreuve de vie, ou en simple curieux, ce parcours a pour but de vous sensibiliser à l’importance de mieux accepter notre vulnérabilité au quotidien. 

Comme disent les marins : “faire le tour du monde, c’est le tour de soi-même”. Faites le Tour du Monde des Vulnérables, et changez de regard sur la vulnérabilité ! 

EMBARQUEZ
ET COMMENCEZ
LE PARCOURS